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18kg
En explorant le calcul scientifique qui évalue à 18kg la consommation de sable par personne et par jour, Joris Gourdel-Bréhier donne une perspective écologique au concept de vanité et interroge par la-même notre rapport à la matière.
18 Kg. Un poids tout en rondeur qui renferme en fait une vérité bien plus âpre.
A l’image des châteaux de sable proposés par Joris GB. Tandis que la forme nous renvoie indéniablement à la douceur de l’enfance, la matière, elle, ce béton, figé, freine sec sur l’éphémère, butte sur l’idée de finitude.
La nôtre indéniablement.
Mais aussi sur celle de la matière première, ce sable qui s’épuise, fatigué, des transformations qu’on lui inflige.
Joris Gourdel-Bréhier
Natif de la côte Basque, l’artiste, installé aujourd’hui, en région parisienne, a vécu à Marseille pendant plusieurs années. Invité par La Galerie, et suivi par le fonds de dotation Fribourg Philanthropies, il revient aujourd’hui dans la cité phocéenne, ville côtière ramiée par un nouvel élan écologique, écrin idéal pour accueillir ses dernières productions. Convaincu que son message trouvera écho ici, à proximité d’un littoral dont il connait la valeur, la richesse et la fragilité.
Entre manifeste artistique et écologique
Serait-ce une double vanité ? Un memento mori environnemental auquel se corrèlerait celui, plus ancien, de l’homme séculaire ?
On pourrait le croire. Sauf que la transition symbolique, les variations d’échelles et les jeux de contextualisation ouvrent des trajectoires interprétatives nettement plus subtiles.
Par exemple, en se détachant de la symbolique classique du crâne, pour se rattacher à une autre symbolique, celle du château de sable, on assiste à une bascule du centre d’attraction de la nostalgie. Tandis que les crânes nous invitent à nous souvenir paradoxalement d’un moment que l’on n’aurait encore vécu, notre mort, le château de sable réveille une nostalgie bien réelle, celle de l’insouciance estivale ou enfantine.
Les regards se concentrent donc sur une expérimentation, certes fragile, lointaine et incertaine mais renouvelable à souhait. Combien d’heures n’avons-nous pas dédiées, enfant, à la construction de ces châteaux friables ? Dès lors, la vanité, qui rappelait auparavant la frivolité des jouissances éphémères et suggérait le lugubre renoncement aux bien terrestres trouve ici un ancrage dans l’espoir du recommencement, de la réparation. Soudain, dans ces châteaux, l’idée de disparition se confronte à un poétique refuge de l’éternel.
Déployé en tailles diverses, souvent miniaturisé, ce rêve de gosse projette les corps dans une expérience finalement très personnelle. Ainsi la dimension universelle du symbole s’apprécie à l’échelle de nos propres intériorités et rappelle qu’il « faut dépasser la logique pour vivre ce qu’il y a de grand dans le petit. » (Gaston Bachelard, La poétique de l’espace.) Et potentiellement ce qu’il y a de petit dans le grand. Un manifeste pour la médiation de l’imaginaire en somme.
L’aspect sériel traduit une indéniable vigueur de l’artiste et suggère une énergie de vie réconfortante. A travers cette prolifération, on comprend que l’artiste ne saurait se soumettre, ni à la froide réalité industrielle, ni à l’anxieuse prémonition scientifique. Par effet de répétition, on apprécie d’autant plus l’ironie plastique qui, à travers l’anecdotique jeu de sable, interroge le désir de bâtir, l’instinct de construction, la volonté de créer, la nécessité d’assembler la matière pour donner forme. En fait, une irrépressible part de notre humanité nous alerte sur le danger qu’elle représente pour elle-même.
Les diverses installations, spécialement créées pour l’exposition, sont des révélations aussi saisissantes que touchantes. Grue en mouvement, triptyque aquatique, piédestaux de palettes, table rouillée sur mesure entourent les oeuvres du champ lexical de la construction industrielle et finissent ainsi de nous confronter à nos propres ambivalences.
Une lisibilité esthétique au service d’une profondeur conceptuelle
En misant sur l’exploration du symbolique et la mise en scène d’univers de référence, les oeuvres de Joris GB s’apprécient pour leur apparente simplicité tout autant que pour leur profondeur conceptuelle.
Assurément, la contemplation des châteaux de sables de Joris GB nous invite à mettre en balance les 18kg de notre hédonisme quotidien avec l’éternel instinct de création.
Doit-on abandonner les plaisirs vains et futiles afin de préserver notre environnement sans lequel l’humain ne peut survivre ?
Doit-on abandonner le jeu de la matière pour que celle-ci puisse continuer de nous protéger ?
Doit-on privilégier les matières au dépend des formes ? Substituant ainsi l’espoir transformatif à l’espoir de préservation ?
Ces dilemmes qui nous pèsent prennent forme à travers une oeuvre émouvante et souriante, la capture d’une matière élémentaire, réveil des consciences au parfum de plage, de BTP, mais aussi, d’éternité.
La Galerie
La Galerie de Marseille est un espace d’exposition dédié à l’Art et à la Culture.
La Galerie est située en plein centre-ville de Marseille, près du Vieux Port.
Elle dispose de plusieurs salles d’exposition ainsi que d’un accès direct sur une des plus belles places de Marseille : le cours d’Estienne d’Orves.
Depuis 5 ans, l’Art Contemporain y côtoie l’Art Africain Ancien avec un franc succès.
Cet automne, la Galerie de Marseille accueille en exclusivité une exposition inédite de Joris GB : 18 KG.
Un voyage artistique saisissant, à la fois brut et poétique, qui nous questionne sur le passé, le présent et l’avenir.
Fribourg Philanthropies
Fribourg Philanthropies est un fonds de dotation artistique spécialisé dans l’Art Contemporain. Ainsi, au niveau international, nous soutenons des artistes émergents tel Joris GB et encourageons leur créativité. Son projet 18KG, nous a particulièrement séduits par sa singularité, sa qualité plastique et sa dimension environnementale. Il s’inscrit donc, tout naturellement, dans notre démarche philanthropique.
Une exposition proposée par Joris GB. En collaboration avec La Galerie. Avec le soutien de Fribourg Philanthropies.
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