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Polémique. Le musée des Beaux-Arts de Caen refuse une œuvre «vivante» commandée à Michel Blazy, au motif d’un risque de contamination organique.
ARTICLE PUBLIE DANS LIBERATION LE 23 MAI 2008
L’art, terrain de spores ?
V.N.
QUOTIDIEN : vendredi 23 mai 2008
Les spores attaquent ! La confrontation de Giacometti à des artistes contemporains qui s’ouvre au musée des Beaux-Arts de Caen est l’occasion d’un beau pataquès. Le musée a refusé une œuvre qu’il avait pourtant commandée à Michel Blazy, connu pour son travail sur la matière vivante. Le projet approuvé, cofinancé par le musée et la Fondation Giacometti, est une grande «serre» en bâche de plastique, dont les tubes et étagères sont couverts de coton et farine de riz humidifiés, pour produire une forêt tropicale blanche d’un effet assez saisissant.
Rayons gamma. Alerté par une responsable de Beaubourg, qui prêtait deux sculptures, le directeur du musée, Patrick Ramade, a demandé un avis au centre technique des musées de France (C2MRF). Un de ses spécialistes, François Boyer, a pointé les risques de diffusion de moisissures : «Cette œuvre présente à court et à long terme des risques très importants de dégradation pour la plupart des objets présents dans cette exposition, et pour l’ensemble des collections du musée.» Beaubourg a souhaité que ses deux sculptures ne soient pas installées «à proximité» et qu’elles soient ensuite désinfectées aux rayons gamma.
Interrogée par Libération, Mireille Klein, du département de conservation préventive du C2MRF, parle, elle, de «risque avéré à 100 %», de dissémination de «spores extrêmement agressives, partout dans le musée, par la climatisation». L’artiste, qui a refusé d’autres propositions pour réaliser ce projet, se dit «frustré». «Comme je m’intéresse au vivant, et à la vie des œuvres, je trouve cela pittoresque. Je suis habitué à travailler dans les limites des musées, mais généralement cela se passe en amont : on ne vous commande pas une œuvre pour la refuser à l’entrée.» Il est d’autant plus surpris qu’il a déjà exposé des travaux organiques dans des musées, et doit encore le faire, à Tokyo ou São Paulo. En ce moment, le MoMA de New York présente un mur végétal en décomposition d’Olafur Eliasson. Et la façade du musée du Quai-Branly est couverte de végétation. Quand on fait cette remarque à Patrick Ramade, il confie : «Effectivement, nous avons peut-être fait évoluer une position.»
Serre. Commissaire de l’exposition, et directrice de la Fondation Giacometti, Véronique Wiesinger tombe des nues : «Dans le parc, le bronze de Giacometti que nous avons prêté est assailli de spores végétales ! Un musée n’est pas un hôpital ! C’est un espace vivant. Demain, on va demander aux visiteurs de désinfecter leurs vêtements.» Pour elle, il s’agit d’une attaque de «purification préventive» : «On refuse une œuvre, en l’absence de toute investigation.» De fait, le C2MRF avoue ne pas avoir analysé la serre, ni l’avoir vue. Précisons que Beaubourg a exposé une installation de Michel Blazy en 2000. Dans la mesure où le C2MRF recommande de nettoyer ensuite l’ensemble du musée aux produits biocides, les conservateurs savent ce qui leur reste à faire. S’il n’est pas trop tard: les spores sont déjà parmi nous !
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