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« Ce qui ne se voit pas », une double exposition du groupe RADO

Crédit image : Florian Fouché, Lumières pendues, Tulle, 2013. Extrait d’une série de 99 photographies vidéo projetées.

« Ce qui ne se voit pas », une double exposition du groupe RADO

Comment avec de la vidéo, du dessin, des photographies et des sculptures, révéler des réalités cachées, ou mal regardées, tout en indiquant des réserves d’invisible ?

du 21 juin 2014 au 12 août 2014

– Ce qui ne se voit pas – 

Une double exposition du groupe RADO au terme d’une recherche de trois années dans le pays de Tulle. Projet à l’initiative de Peuple et Culture. Commande publique du Centre national des arts plastiques.

Artistes : Fanny Béguery, Madeleine Bernardin Sabri, Florian Fouché, Adrien Malcor, Anaïs Masson, Maxence Rifflet, Marie Preston, Claire Tenu et Antoine Yoseph.
Avec la collaboration de Kerwin Rolland.

En 2011, par la voix de Manée Teyssandier, l’association Peuple et Culture Corrèze nous invitait à nous intéresser « au présent et au futur » du pays de Tulle, en privilégiant les occasions de travailler avec ses habitants. Nous avons choisi d’aborder le territoire par ses réseaux techniques (énergie, déchets, transports, etc.) : le plus souvent invisibles alors même qu’ils structurent notre vie quotidienne, ils sont de plus en plus objet de luttes et de débats. Il y avait là un défi documentaire : comment avec de la vidéo, du dessin, des photographies, des sculptures, révéler des réalités cachées, ou mal regardées, tout en indiquant des réserves d’invisible ? De ces questions et des enquêtes que nous avons conduites se sont dégagées plusieurs situations.

Enfantillages outillés

Fanny Béguery et Adrien Malcor ont mis en place un atelier mobile avec des élèves de trois écoles primaires situées de part et d’autre de la Dordogne. Ils ont donné aux enfants des outils artistiques, ceux du dessin, de la photographie et de la gravure, pour qu’ils imaginent ou réinventent le fonctionnement des machines qui les entourent, des objets domestiques aux grandes installations hydroélectriques tapies dans leur voisinage.

Forêt-machine

Madeleine Bernardin Sabri a enquêté sur la gestion sylvicole du plateau de Millevaches. Photographe, elle a pris le temps de lire le paysage et a assisté à des coupes rases ; elle a rencontré ceux qui activent des réseaux de chaleur locaux et évitent de faire appel aux entreprises qui exploitent la forêt comme d’autres prélèvent du pétrole. Elle a participé à la réalisation d’un Rapport sur l’état de nos forêts et leurs devenirs possibles conçu par des habitants, et a peint deux cartes sur verre en cherchant la juste traduction des différences d’échelle vertigineuses entre exploitation locale et gestion industrielle du bois.

Ouvriers des réseaux

Maxence Rifflet et Antoine Yoseph ont filmé des ouvriers d’un centre de tri des déchets près d’Argentat. Ils ont saisi l’occasion rare (permise par la détermination d’un élu) de filmer le travail, tel qu’il a lieu. Ils ont cherché à rendre compte – sans commentaire, par le montage, au plus près des corps – des gestes d’une dizaine d’hommes et de femmes qui trient des « déchets propres ». Parallèlement, ils ont photographié l’activité de ceux qui enfouissent des câbles en forêt, élaguent des pins près de lignes à haute tension, inspectent des canalisations d’eau de pluie, veillent au fonctionnement d’une micro-centrale…

Autonomie

Marie Preston a mené une série d’entretiens filmés avec des personnes installées en Corrèze, soucieuses de vivre à l’écart des réseaux centralisés, sans dépense énergétique superflue, proches de la nature. Quelles inventions, quels modes de vie, quelles contradictions suscite ce désir « d’autonomie » ? Elle a réalisé deux films : le premier mêle les portraits de deux hommes de générations différentes qui prônent la cohérence et de manière plus dissensuelle la sobriété et l’apport du collectif ; le second, plus court, se concentre sur une maison faite d’arbres coupés au lendemain d’une tempête.

L’air de l’accordéon

Claire Tenu et Fanny Béguery proposent une divagation sonore et visuelle, suscitée par la présence de la fabrique d’accordéons Maugein à Tulle et leur intérêt pour l’instrument. À partir d’une analogie avec l’appareil photographique, et d’un jeu sur l’air, entendu comme mélodie et comme souffle, elles présentent trois œuvres qui correspondent à trois temps du projet : un montage audiovisuel fait de photographies, de lectures, d’entretiens, d’études filmées et de musique ; un petit lamellophone ; et une installation imaginée pour le phare de Vassivière.

La plate-forme multimodale

Florian Fouché, Adrien Malcor et Antoine Yoseph se sont concentrés sur le quartier de la gare de Tulle, récemment devenu ce que le jargon urbanistique appelle une « plate-forme multimodale » : une zone d’échanges entre les différents réseaux et moyens de transport. En 2011, le monument au sergent Charles Lovy, pauvre héros tulliste des guerres coloniales tué en 1903 dans le Sud-Oranais, fut réinstallé sur l’ancien square du Souvenir français, au cœur de ce qui est aussi le « quartier des martyrs » du 9 juin 1944. Observant combien une opération de rénovation urbaine peut occulter des enjeux mémoriels, les quatre artistes ont transposé ce point clé de Tulle sur une scène d’images et d’objets qui ménage une place au citoyen regardeur. Parallèlement, Florian Fouché propose deux œuvres :Lumières pendues, un ensemble de photographies réalisé en mémoire des hommes pendus par les nazis dans les rues de la ville ; et un objet photographique qui dialogue avec l’extraordinaire contre-monument d’Antoine Paucard, Le franc-tireur 1870-1944, situé dans un bois près de Saint-Salvadour.

 

Les expositions seront aussi différentes que les deux lieux qui les accueillent : une église déconsacrée et un centre d’art aqueduc orienté vers un barrage.

 

Église Saint-Pierre, Tulle,
 du 21 juin au 12 août.

Centre international d’art et du paysage, Île de Vassivière, du 6 juillet au 2 novembre.

 

Samedi 21 juin (Tulle)

18h : vernissage dans l’église Saint-Pierre, quai Baluze, Tulle.

L’exposition sera présentée jusqu’au 12 août. Elle sera ouverte les mardis, jeudis et vendredi de 15h à 19h, et les mercredis et samedis de 10h à 12h et de 15h à 19h.

Renseignements : 05 55 26 32 25 – http://peupleetculture.fr

Samedi 5 juillet (Tulle)

14h : rendez-vous dans les locaux de Peuple et Culture (51bis rue Louis Mie) ; 15h : visite de l’exposition à l’église Saint-Pierre ; puis découverte de la sculpture d’Antoine Paucard, Le franc-tireur 1870-1944, près de Saint-Salvadour.

Renseignements : 05 55 26 32 25 – http://peupleetculture.fr

Dimanche 6 juillet (Vassivière)

11h : vernissage au Centre international d’art et du paysage de l’île de Vassivière ; avec un concert-performance d’Olivier Philippson, accordéoniste.

L’exposition sera présentée jusqu’au 2 novembre. En juillet et août, elle sera ouverte tous les jours de 11h à 19h ; puis à partir de septembre, du mardi au dimanche de 11h à 13h et de 14h à 18h.

Renseignements : 05 55 69 27 27 – http://www.ciapiledevassiviere.com

Dimanche 20 juillet (Tulle et Vassivière)

« Échappée » organisée par le réseau d’art contemporain Cinq/25 : visite des deux expositions, à Tulle puis à Vassivière, en compagnie de l’un des artistes de RADO.

Tarifs et réservations : 06 58 22 90 06 – http://www.cinqvingtcinq.org


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