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Crédit image : Huang Yong Ping, Bugarach, 2012 Photographie couleur © ADAGP Huang Yong Ping Courtesy the artist and kamel mennour, Paris
« Bugarach est le nom d’un village des Pyrénées françaises et du pic montagneux qui le surplombe, nommé « la montagne renversée » en raison de sa particularité géologique qui en fait une curiosité naturelle : ses couches inférieures sont plus récentes que ses couches supérieures. Hameau d’à peine 200 habitants, Bugarach est depuis les années 1970 un lieu de pèlerinage pour de nombreux adeptes d’ésotérisme New Age. Ce site est récemment devenu une destination très prisée en raison de la croyance selon laquelle le pic serait le seul lieu épargné lors de la « fin du monde » qui, selon certaines lectures du calendrier Maya, devrait advenir le 21 décembre 2012. Cette prophétie de l’apocalypse, ou plutôt les nombreuses théories de « grande transformation » ou de fin de cycle, avancées par les théoriciens ésotériques ou de fringe science (« science marginale ») est largement réfutée par les mayanistes. Elle se concrétise pourtant par l’afflux régulier de nouveaux habitants, pèlerins ou simples curieux venus du monde entier. Le pech de Bugarach est ainsi affublé de divers pouvoirs extraordinaires. Notamment considéré comme un haut lieu de présence extra-terrestre, il possèderait une cavité centrale, refuge des ovnis ou bien matrice d’un champ électromagnétique surnaturel qui empêcherait les avions de le survoler. Les différentes pratiques mystiques constatées récemment à Bugarach laissent entrevoir des syncrétismes de sagesses et de rituels orientaux, précolombiens ou amérindiens mâtinés de théories du complot. Les médias internationaux se pressent aujourd’hui à Bugarach en quête d’images folkloriques, et se font bruyamment l’écho de menaces de dérives sectaires, quitte à les alimenter en retour.
Dans notre société globalisée où la perte du sentiment religieux est contemporaine de l’essor de nouveaux extrémismes, la résurgence de ces spiritualités New Age à l’approche d’un cataclysme fantasmé n’est pas anodine. Il n’est pas étonnant que Huang Yong Ping s’empare de ce phénomène, lui qui depuis plusieurs années pointe avec justesse, dans ses installations monumentales, le rôle ambivalent de toute religion (Les Mains de Bouddha, 2006 ; Construction Site, 2007 ; Caverne 2009, 2009). La présente exposition est conçue en écho à une autre installation, Cirque, présentée simultanément à la galerie Barbara Gladstone à New York. Reliées dans le temps, elles sont également proches par leur thème : la fin des temps, ou plus précisément le temps de la fin. […] »
HUANG YONG PING
BUGARACH
5 décembre 2012 – 26 janvier 2013
Vernissage le mercredi 5 décembre à 11h30
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