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Exposition « La synchronicité des éléments »

Exposition « La synchronicité des éléments »

L’exposition "Synchronicité", proposée au Centre d'Art Contemporain de Nîmes, fait coïncider les oeuvres de neuf artistes qui portent un regard sur l’environnement naturel propre à chacun de leur territoire d’expérimentation.

du 06 juillet 2018 au 22 septembre 2018

L’exposition organisée par Bertrand Riou fait coïncider les oeuvres de neuf artistes qui portent un regard sur l’environnement naturel propre à chacun de leur territoire d’expérimentation. L’air, la terre, l’eau et le feu y tiennent une place prépondérante et se traduisent par des représentations sujettes à l’univers du géologique, de l’animal et du végétal. L’analogie des images (présentées par différents médiums dans les espaces du CACN) dévoile qu’une singularité se dégage dans un tout à la fois esthétique et écologique.

Le travail du plasticien Lionel Bayol-Thémines est influencé par l’anthropocène, cette nouvelle époque géologique caractérisée par les mutations causées par la trace de l’homme sur la planète. En interrogeant le rapport des individus à leur environnement, il place la question du collectif au centre de la problématique environnementale et invite à penser l’architecture de demain. Son oeuvre hybride associe sculpture et photographie dans un jeu de volumes bousculant notre représentation traditionnelle des paysages montagneux. Ses structures donnent à envisager la montagne sous une forme épurée : deux pans se rejoignent et forment un triangle dont l’angle aigu fait transparaître la vivacité. Sur chaque pan est déployé la photographie d’un relief alpin altéré par les retouches de l’artiste. Formé au graphisme, Lionel Bayol-Thémines trouble la monumentalité de ces massifs sans pour autant les dénaturer. À travers sa propre autorité sur l’image, il évoque ainsi l’empreinte nocive de l’homme sur la nature, tout en prenant son contre-pied.

Jean-Baptiste Caron expérimente la matière au gré de ses recherches dans un langage teinté de minimalisme, et où les éléments manipulés sont choisis pour leur simplicité. Ses oeuvres, qui alternent entre la pierre, le verre, entre légèreté et pesanteur, sont les conséquences d’un travail direct de la matière, autour des réactions créées par le contact de l’air avec une surface solide. Les deux états se rencontrent, se confrontent, puis s’épousent, forment une trace, un témoignage. Le relief est créé par l’action du souffle, celui-ci s’apparente à un flux de vitalité infusé dans ce qui semblait pourtant immuable. Tel un tableau poétique où le mouvement, figé, revêt l’allure d’une manifestation atmosphérique et sensible, la structure impose son histoire : celle d’une synchronicité primitive.

Dorothée Clauss est une artiste engagée dans les luttes environnementales. Sa peinture est figurative et militante, elle donne à confronter de manière incisive l’homme avec son impact néfaste sur la nature, dans une convergence des luttes qui joint à titre d’exemple la cause animale et le rejet du nucléaire. De la pluie qui tombe aux étoiles donne à observer un individu vêtu d’une combinaison et d’un masque, déversant le contenu d’un bidon dans un baril. Le dessin est précis, réaliste, et contraste avec l’aspect prosaïque du paysage qui l’entoure, où la silhouette de l’homme est entremêlée. Maisons et ciel étoilé sont représentés selon des formes rudimentaires dont la simplicité évoque un dessin d’enfant. Les traits qui les composent ont ruisselé sur la toile, ils rappellent le liquide toxique déversé d’un contenant à un autre et son incidence nocive sur le décor, instable. Les couleurs, dont l’artificialité déborde, semblent les symptômes d’une contagion chimique qui au gré du cycle de l’eau, atteint et condamne même les astres.

Si l’activité humaine influe sur la géologie des sols que nous foulons, qu’en est-il quand cette activité est décuplée, mêlée au chaos des guerres qui remuent nos civilisations et impactent notre environnement ? Les dessins muraux présentés par Pablo Garcia amènent à envisager les conséquences des conflits belliqueux sur la morphologie des endroits qui ont été les lieux de ces affrontements. Du désir de détruire né un nouveau graphisme terrestre, guidé par un rapport de force de l’homme à la nature.  Ici, il met en jeu la trace causée par l’événement en lui-même, et la conscience qu’on en a. À l’occasion de sa présence au CACN, il joint à ses fresques murales une oeuvre prenant l’allure d’une caisse uniforme, peinte au motif militaire. L’objet, présenté tel un simple mobilier d’accueil, invite à repenser la manière dont l’art s’insinue dans l’espace.

Émilie Losch sonde les mécanismes de production de l’homme et de la nature. Elle donne à envisager au travers d’oeuvres plurielles l’espace qui nous entoure selon la prise de conscience des processus de production des éléments qui, mis en commun, forment notre environnement. Dans cette optique, l’artiste investit les nouvelles technologies comme outils de création, et délivre des réalisations qui s’inscrivent à la frontière entre l’art et le design. Émilie Losch propose Vena Mundi, « la veine du monde », une sculpture murale créée via imprimante 3D, figurant tout le cheminement du Nil, renversé du Sud au Nord. La pièce rend compte de la fluidité d’un tracé créé par la seule force des éléments, reproduite par l’usage du numérique. Séparée de son espace cartographique, elle suggère d’autres manifestations de la nature, comme un organisme végétal ou une faille dans la roche. L’artiste joint à cette installation la série Phantasía, utopies urbaines à l’architecture onirique, où le végétal semble faire symbiose avec la cité.

Dans son atelier à la périphérie de Lyon, Laure Mary-Couégnias peint de manière compulsive animaux et végétaux dans une esthétique volontairement solaire et kitch, et à laquelle l’artiste mêle tout un héritage iconographique pop. Son travail connaît plusieurs strates, de ses bestiaires et motifs végétaux peints sur toile aux peintures murales dont celles qu’elle eut l’occasion de présenter à l’IAC de Villeurbane, à l’occasion de la Biennale de Lyon, en 2017, et desquelles naissent de véritables environnements. Ses oeuvres sont empreintes d’une innocence feinte, où la nature évolue dans un décor chimérique tout à la fois envoûtant et menaçant. Laure Mary-Couégnias se saisit d’images qui l’obsèdent et s’amuse des analogies que celles-ci suggèrent, montrant la capacité que possède l’homme à travestir sa perception des choses. Non sans ironie, elle donne à constater l’influence de ces détournements sur notre manière de saisir le monde qui nous entoure, et délivre ainsi un univers sujet à la déviance.

Évoluant dans l’art post-numérique, les créations de Mathieu Merlet Briand, héritières de l’histoire de l’abstraction et du Land Art, sont formées à partir de données d’informations dans une esthétique 2.0. Il s’intéresse à l’influence de la technologie sur notre perception de la réalité, et questionne la matérialité d’Internet et ses représentations. Il cherche à traduire l’expérience mentale de l’internaute, la manière dont il se représente le flot ininterrompu d’informations qui constitue le corps numérique. Dans ses projets émerge régulièrement la problématique environnementale, et notamment la question climatique. Google Iceberg est une série de toiles imprimées où se compose un paysage en interférence entre réel et virtuel, la perception de ces blocs de glace digitaux change selon l’angle de vue. L’artiste façonne les flux de données au travers d’analogies avec la nature, et évoque ici, via la fonte des glaces, ses bouleversements, ses perturbations perpétuelles, dans le tourbillon incessant des algorithmes.

Le paysage est présent depuis toujours dans le travail pictural d’Anne Renaud, néanmoins sous sa forme domestiquée. L’artiste compose sur un fond jaune pâle des végétaux dont le déploiement navigue entre figuration et abstraction. Les couleurs irréalistes et l’entremêlement entre formes primaires et sophistiquées donnent à penser ces plantes selon leurs mutations et leurs hybridations avec d’autres éléments naturels (végétaux, minéraux ou même humains). Dans un travail sur la répétition des motifs où ne subsiste que peu de narration, ces décors abordent la manière dont le regard apprivoise la flore qui nous entoure au quotidien. Teintées d’exotisme et de sérénité, elles forment une nature archétype qui met en jeu notre distance face à un idéal végétal, une sensibilité à l’environnement comme matière à imprimer des états d’esprit.

Vahan Soghomonian mêle science et spiritualité dans un travail aux formes hybrides. Pour l’exposition au CACN, il investit une salle entière avec la volonté de créer un espace immersif destiné à la végétation. Baignées de rayonnements ultraviolets, des plantes, dites « primaires » selon l’artiste, y sont installées au côté de machines. Celles-ci enregistrent et immortalisent le son produit par la lente croissance de ces végétaux, choisis pour leur attitude à s’accommoder à un environnement urbain, trouvant au dehors, entre les pavés des rues ou les fissures des murs, des moyens de subsister. L’installation est évolutive, et sonde la capacité de la matière à s’adapter et à prospérer dans un environnement donné. Le spectateur devient le témoin intime de l’émergence de ces plantes fragiles. La progression des éléments n’est ainsi pas le fruit d’une simple coïncidence, mais est la résultante d’une convergence préméditée. Synchronicité et mysticisme ne font dès lors qu’un.

Commissariat : Bertrand Riou

Artistes : Lionel Bayol-Thémines, Jean-Baptiste Caron, Dorothée Clauss, Pablo Garcia, Émilie Losch, Laure Mary-Couégnias, Mathieu Merlet Briand, Anne Renaud, Vahan Soghomonian

 

Exposition « La Synchronicité des éléments » 
6 juillet – 22 septembre 2018 
CACN – Centre d’Art Contemporain de Nîmes
Plus d’informations sur :  https://www.cacncentredart.com


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