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L’exposition « Paysages usagés » de Bertrand Stofleth s’intègre à la mission photographique commandée par la DATAR en 1983 : France(s) territoire liquide qui a réuni, depuis 2011, 43 photographes pour proposer une représentation plurielle de la France d’aujourd’hui. Archipel Centre de la Culture Urbaine est un des 7 lieux, à Lyon, qui donne à voir simultanément la moitié du corpus initial. On peut y voir les projets photographiques de Thibault Brunet, Fred Delangle, Claudia Imbert, Olivier Nord, Bertrand Stofleth & Geoffroy Mathieu, Ambroise Tézenas.
– Paysages usagés –
A l’occasion de Marseille 2013, capitale européenne de la culture, le sentier GR2013 de plus de 300km a été créé à l’orée de la ville. Bertrand Stofleth et Geoffroy Mathieu ont arpenté ce sentier ont photographié les différents lieux de prise de vue, créant spontanément un Observatoire Photographique du Paysage (OPP).
Cet OPP documente la grande richesse des paysages de la métropole qui révèlent un frottement permanent entre ville et nature. Il consiste à mettre en place sur un territoire, un système de veille photographique des paysages grâce à la reconduction périodique et régulière.
Les photographies realisées dès 2012 intégrent le parcours de ce GR encore non balisé, en le matérialisant par le dessin d’un trait blanc parcourant l’image.
Projet artistique de représentation des paysages usagés de la métropole, il souhaite interroger le protocole des Observatoires du Paysage en inversant les notions de commanditaire/commandité, et en considérant les images produites comme proposition d’analyses et non comme illustrations de problématiques connues.
A l’invitation des photographes, un comité de pilotage composé des artistes du Cercle des marcheurs, de géographes, de paysagistes et d’aménageurs a accompagné les artistes dans leur appropriation et leur connaissance du territoire.
Enfin, un volet participatif propose au public d’adopter 70 des 100 photographies pour en assurer les reconductions pendant les dix prochaines années. Les 30 restantes seront reconduites annuellement par les créateurs de l’OPP.
Geoffroy Mathieu et Bertrand Stofleth.
Le geste agricole ou rural qui persiste. Les traces de la relation homme-animal. Les bêtes domestiques, ou sauvages. Chassées ou non. Nobles ou nuisibles. Vivantes ou mortes. L’espèce humaine.
Les loisirs d’Homo sapiens – ruraux ou citadins, pêche ou escalade, calmes ou bruyants, motorisés ou bricolés, traditionnels ou récents, kite-surf ou cerf-volant.
Les frontières entre particuliers. Entre public et privé. Les barrières – cassées.
Les déchets, privés ou publics, officiels ou sauvages. La violence du territoire. La violence faite au territoire.
Les déblais et remblais, qui redessinent la ligne du sol. L’acte industriel qui travaille l’infrastructure. Prend le lignite sous la montagne, la mêle à la bauxite, en tire l’alumine, en rejette autant de boues rouges. En fait des collines. Des terrils, des crassiers. Creuse des galeries. Des tunnels. Fait de la soude avec du sel – rejette du chlore. Puis un siècle après, fait du chlore – et rejette de la soude. Raffine le brut. Charge. Décharge. Remue. Mélange. Coupe. Trace. Creuse. Transperce. Déplace.
Les usages – immémoriaux, modernes, logiques, contradictoires. Émergents.
Usages des gens, usages des sociétés. Usages de la machine. Tous les usages du monde.
Tant d’usages – simultanés ou successifs – si variés, si densément présents dans l’espace, et surtout dans les vides. Quad, prostitution, battue, randonnée, reproduction de l’aigle de Bonnelli, parcours équestre. Minimoto. Deal. Bronzage.
Paysage plié, déplié, replié, redéplié. Aux articulations usées. Paysage ridé, plissé. Paysage provençal trafiqué. Paysage déprovençalisé, reprovençalisé.
Un paysage bon à jeter.
Un paysage inconnu, qui détourne le regard quand on l’approche. Un paysage dont ce nouveau chemin de randonnée métropolitaine, comme une lumière arasante, dévoile les reliefs cachés, les traces, les blessures et les marques. Les bleus.
Un paysage nu, sans plus aucune pudeur.
Un paysage bouleversé, dévasté. D’une splendeur toute neuve.
Un paysage où ce nouveau chemin identifie de nouveaux monuments, de nouveaux points de vue, qui vont être soumis à de nouveaux usages – exposés au risque de l’usure.
Le paysage usagé des Bouches-du-Rhône, autour de l’étang de Berre et du massif de l’Étoile.
Un paysage pur.
Texte écrit par Baptiste Lanaspèze, créateur du GR2013, à l’issu du comité de pilotage de l’observatoire.
Informations pratiques :
Lieu : Archipel CDCU, 21 place des Terreaux, 69001 Lyon
www.archipel-cdcu.fr
Ouvert tout les jours, fermeture lundi et dimanche matin
Entrée Libre
+33 (0)4 78 30 61 04
Dates : 12 mai – 12 juin 2016
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