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Dans le cadre de son cycle d’expositions « Je suis un animal » consacré aux glissements et aux passages entre mondes animaux et mondes humains, le Domaine de Chamarande confie cet automne l’ensemble de ses espaces d’exposition au duo français Art Orienté Objet, créé en 1991 à Paris par Marion Laval-Jeantet et Benoit Mangin.
Déployée au château et à l’orangerie, l’exposition revient ainsi sur trente ans de pratiques au cours desquels Art Orienté Objet n’a cessé d’analyser et de questionner les rapports entre les humains et les autres formes animales. Elle réunit des œuvres – dont certaines jamais montrées en France voire inédites – portant sur la fécondité autant que la complexité des relations interspécifiques, où se croisent expériences éthologiques (la série des Leurres, 2007 ; Léo & Bos, 2006), dispositifs de connexions quasi-chamaniques (La machine à méditer sur le sort des oiseaux migrateurs, 2008 ; Un aigle et une colombe se transformant l’un en l’autre ou la Chasse Mazzera, 2013) ainsi qu’un ensemble de recherches où se croisent biotechnologies, art et récits (Paysages microbiotiques, 2016 ; Hydra post-humana, 2021, Holy Coli, 2022). Cette exposition-événement est également l’occasion de célébrer le lien historique entre ces artistes et le domaine : leur œuvre Sommet, installée de manière pérenne dans le parc du domaine depuis vingt ans, a en effet été une des premières œuvres produites et acquises par le Fonds départemental d’art contemporain de l’Essonne, en 2002.
Une approche résolument interdisciplinaire
Art Orienté Objet propose d’étendre sans cesse la capacité de l’art à communiquer d’une manière non verbale. Au travers d’expériences anthropologiques, écologiques ou biotechnologiques, ils cherchent à comprendre les limites de leur propre conscience. Que ce soit par la tradition du Bwiti des pygmées, des expériences de méditation, ou une injection de sang de cheval, leur dessein est de dépasser leur propre entendement du monde, et de pouvoir transmettre ainsi la vision « grand angle » née de cette expérience.
Les artistes mettent l’écologie, comprise comme la science interrogeant nos conditions d’existence, au cœur de leur démarche artistique. Depuis 1991, ils travaillent l’installation, la performance, la vidéo et la photographie autour du thème du Vivant. Ce qui les conduit à aborder aussi bien la biologie, que les sciences du comportement (psychologie et éthologie, d’où la forte présence animalière dans leur travail), l’écologie ou l’ethnologie dans des créations poétiques et inattendues, autant politiques que visionnaires.Leur souci écologique les porte à produire des œuvres où le caractère artisanal est revendiqué et le recyclage fréquent, leur octroyant un caractère de bricolage de haute volée. Pour eux, la notion de recyclage va jusqu’au recyclage des idées éprouvées, qu’ils ont définies comme ready-thought dès le début de leur collaboration.
Aux frontières de l’art et de la science
Leurs travaux dans le domaine de la biotechnologie les ont rattachés au mouvement Art Bio-tech, et ils sont souvent rangés parmi les artistes aux frontières de l’art et de la science. Mais on pourrait aussi bien les classer comme des artistes observateurs sociaux, des artistes anthropologues qui prôneraient une expérimentation des systèmes qu’ils analysent par la forme. Ainsi Marion Laval-Jeantet mène de front une pratique professionnelle de chercheur en ethnologie et en psychologie. Leur mode opératoire est de se confronter à un « terrain d’expérience » pour tirer de l’expérience vécue une Vision transmissible, un « objet actif ».
Prônant un art de la résistance aux systèmes qui cantonnent l’artiste dans une unique fonction de concepteur d’œuvres, ils ont toujours mené des activités de recherche, d’enseignement et de militance parallèlement à leur travail artistique, ainsi qu’une activité d’organisateurs d’exposition, en particulier avec le projet de réflexion sur l’art et l’environnement Veilleurs du Monde (Worldwatchers) qui se poursuit internationalement du Sud au Nord depuis plus de dix ans (Bénin, Cameroun, France, Norvège…).
Quand ?
Du 15 octobre 2022 au 12 février 2023.
Où ?
Domaine départemental de Chamarande
38 rue du Commandant Arnoux, 91730 Chamarande
Situé à 30 km d’Évry et à 35 km au sud de Paris, le site est accessible par RER C, station Chamarande, à 200 m du Domaine.
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