PROCÈS FICTIF : LA SEINE, LES DROITS D’UN FLEUVE
Le Théâtre de la Concorde organise une soirée immersive inédite, où la défense de la nature prend la forme d’un…
Du 5 juillet au 13 septembre 2009
Jamais sans doute l’humanité n’a eu autant conscience de la fragilité de notre écosystème, des conséquences de l’industrialisation et des mouvements d’échanges commerciaux à l’échelle mondiale. De grands sommets mondiaux en « Grenelle de l’environnement », les spécialistes, les politiques et les décideurs industriels du monde entier semblent être au chevet de notre planète. Par diverses expositions récentes en Europe et aux Etats-Unis, on voit aussi cette problématique de l’environnement revenir au sein des préoccupations artistiques. Ce bouillonnement créatif, il nous a semblé intéressant d’en donner un écho dans une région relativement préservée, qui ne saurait se tenir à l’écart des grandes réflexions sur l’avenir de notre planète. C’est aussi l’occasion de présenter ce débat, à la fois dans des structures traditionnellement dévolues à l’art et à la culture (centre d’art contemporain, résidences internationales d’artistes) et directement dans l’espace public (oeuvres in situ dans la vallée).
Art Orienté Objet, décembre 2008
Contexte et enjeux des résidences
Celui, particulier, de ce territoire qui associe patrimoine et création contemporaine et reçoit avec bonheur les aventures artistiques depuis des millénaires. La grotte de Pech Merle et ses somptueuses formations géologiques sont d’abord un véritable joyau parmi les dernières grottes ouvertes à la visite. L’intérêt pictural des dessins et des gravures offre une rencontre émouvante avec la genèse de l’histoire de l’art et le geste fondateur des premiers hommes. Les villages qui jalonnent la rivière racontent tous des moments de l’histoire sociale, politique et économique de cette portion de vallée dont la splendeur des sites a inspiré de nombreux artistes.
Dans ce contexte privilégié en termes de qualité de vie, les résidences accueillent cette année un projet qui lie art et environnement. Sujet dans l’air du temps, s’il en est, cette réflexion donne de l’écho aux problématiques du territoire. Elle s’inscrit dans une dynamique de développement, en partenariat avec les acteurs locaux. Il est question de créer du lien et associer le talent d’hommes et de femmes à un processus de décloisonnement entre les domaines, travailler à l’ancrage local avec des convictions artistiques et la confiance en l’énergie des artistes. Ils vont observer, rencontrer des habitants, des acteurs politiques et des techniciens de l’environnement… Ils vont porter un regard aigu sur les tensions et les enjeux liés à ces questions.
Le travail des artistes doit permettre un renouvellement du regard sur les questions tant évoquées de développement durable. En effet, loin d’une préoccupation romantique et nostalgique qui voudrait magnifier par l’image la beauté de la nature, le paysage n’est plus objet de contemplation de pure fusion, d’extase. Il est objet de discussion, de stratégies, d’action. La nature et la planète sont devenues denrées précaires et périssables.
Saisir les signes, les iconographies, les typologies de l’environnement pour y déceler les potentialités de polémiques et de transgressions et donc renouveler le regard sur notre patrimoine commun, tels sont les enjeux de cette résidence.
En amont de l’ouverture de l’exposition, le chantier est ouvert pendant deux jours aux curieux. Il s’agit d’assister à la construction de l’exposition : comprendre comment s’articulent le concept et sa réalisation… Avec les artistes de Veilleurs du Monde 3.
Les artistes
Le duo d’artistes AOo (Art Orienté Objet) / Marion Laval-Jeantet / Benoît Mangin a réalisé de nombreuses projections poétiques, révélatrices de nos comportements face à l’existence et à l’environnement. Leurs oeuvres prennent des formes esthétiques variées : installations, objets, vidéo, photographie… Leur projet de résidence à Saint-Cirq Lapopie prolonge la recherche entreprise au Cameroun depuis un an, Unrooted trees (Les arbres sans racines), qui met en perspective les problématiques de déforestation et la disparition des primates. Dans un contexte différent, des questions similaires se posent notamment sur la biodiversité, l’équilibre fragile des territoires… En effet, si une tendance est de situer les problématiques de l’écologie là où on en aurait « besoin », dans des sites industriels dévastés ou des environnements pollués, il semble que la prise de conscience du risque de la perte soit beaucoup plus aiguë dans un paysage qui semble préservé.
Amy Balkin a pour projet de créer un « parc à air » au-dessus de la vallée du Lot. Cette artiste californienne travaille sur l’idée d’acheter des crédits carbone pour le temps de l’exposition, et de constituer ainsi sur le plan symbolique un espace libre de toute pollution au-dessus d’un site, l’équation étant simple : ce volume de crédits carbone mobilisés est autant de « permis de polluer » retirés aux industriels pollueurs. La restitution de ce travail conceptuel est donné sous forme de grandes photographies ou d’affiches 4/3m visibles aux carrefours routiers à différents points de la vallée.
Gilles Bruni propose des installations en plein air utilisant le site et des matériaux divers, après un travail avec les populations locales pour « révéler » les tensions et les solutions liées à une problématique environnementale. Dans le cadre de la résidence, il s’est intéressé à la voie de chemin de fer désaffectée.
Seamus Farell travaille directement avec l’espace. Ses installations transforment les espaces donnés, comme les salles d’exposition, à partir d’une réflexion pertinente sur le vocabulaire visuel de l’art contemporain et sur celui de notre relation à la tradition artistique et architecturale du XXe siècle.
Romain Pellas travaille avec des matériaux de récupération divers pour créer des architectures éphémères, des sculptures entre stabilité et instabilité.
Akira Sunrise est un musicien japonais qui cherche une correspondance par le son entre le lieu et les matériaux. Il crée ses propres instruments avec les éléments trouvés sur place et invite à des participations les musiciens qu’il rencontre et aussi le public.
Centre d’art contemporain, Cajarc. Mercredi 24 et jeudi 25 juin de 14h à 18h. Entrée libre.
Le Théâtre de la Concorde organise une soirée immersive inédite, où la défense de la nature prend la forme d’un…
ARVIVA – Arts vivants, Arts durables est de retour pour une quatrième édition de ses Rencontres annuelles, pour se parler…
SANS RÉSERVE, le nouveau rendez-vous artistique et festif dédié à la création engagée pour le vivant, imaginé par COAL revient…