Stéphan Barron
Un des premiers artistes français à avoir associé arts technologique et engagement écologique radical.
Diplômée de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, professeur à l’École nationale supérieure du paysage de Versailles, Liliana Motta se définit comme une artiste-botaniste. Elle a réalisé de nombreux jardins – notamment lors du 7 e Festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire, en 1998, et pour la Cité nationale de l’histoire de l’immigration à Paris, en 2012 – à partir d’espèces étrangères dites «invasives» et de «mauvaises herbes». Dans la même veine, elle a créé plusieurs collections végétales, dont la Collection nationale de Polygonum. Elle a représenté la France, aux côtés de l’architecte Patrick Bouchain, à la Biennale de Venise 2006. Depuis 2010, elle a également initié le Laboratoire du dehors, une action de recherche et d’expérimentations.
« Mon histoire est celle de quelqu’un qui n’est pas chez lui et qui cherche à avoir aussi comme les autres ses racines. C’est la rencontre avec une plante qui m’a permis de faire le lien manquant entre moi et les autres. (…) Ma famille d’adoption est une famille botanique, les Polygonacées, je collectionne plus précisément le genre Polygonum » (Liliana Motta in Musica Falsa n°18).
Exemples d’oeuvres
Pour Dehors, réalisé à Vassivière avec le « Laboratoire du dehors », Liliana Motta propose de créer une lisière entre la forêt et le chemin qui borde l’île. Dans le respect de la Charte paysagère du Pays de Vassivière (2011) de Gilles Clément, elle propose de réaliser différents actes jardiniers modestes et éphémères comme amender et soigner les sols ou encore stimuler et contrôler la végétation spontanée. À la manière des « théâtres de verdure » du XVIIème, cette zone inclinée, avec vue sur le lac, devient un lieu de rencontres et d’échanges qui évoluera au fur et à mesure des interventions spontanées et des propositions des professionnels invités. L’enjeu est de réconcilier une gestion environnementale économe et différenciée, qui tient compte des êtres vivants sur place, avec l’histoire du site.
La Maison des plantes s’élève dans le jardin pédagogique d’un collège de Montreuil. Sa structure grillagée en fer forgé de 8 mètres de haut, qui accueille le développement des végétaux grimpants, la rend bien visible dès l’entrée de l’établissement et par les fenêtres des classes qui donnent sur la cour. Sa stature imposante lui permet également d’être vue depuis les quartiers environnants. L’artiste s’inscrit ainsi en continuité avec l’histoire du quartier qu’elle connaît bien pour y avoir longuement travaillé. On y trouve le site classé des Murs à Pêches, murets bâtis pour supporter les fixations des arbres fruitiers, dont La Maison des plantes est comme une actualisation. Liliana Motta, artiste d’origine argentine, rassemble ici une collection de végétaux de tous horizons, comme les Actinidia arguta Weiki, nouvelle variété de kiwis rouges, ou encore des plantes de la famille des Lardizabalaceae, arrivant d’Asie. Conservatoire botanique du quartier, l’œuvre peut ainsi être un support d’échanges et de rencontres, pour les élèves mais aussi les habitants.
À propos de Liliana Motta :
Un des premiers artistes français à avoir associé arts technologique et engagement écologique radical.
Arts & Climate Initiative - Un projet pionnier dans l'utilisation du théatre pour aborder les questions liées au changement climatique.
La troupe de théâtre Superhero Clubhouse est un collectif durable composé d'artistes comédiens et de militants environnementaux.