Cape Farewell
Sea Change est un programme artistique de recherche et d’expérimentation sur la côte et les îles de l’Ouest et du…
Les travaux de l’artiste d’origine danoise témoignent d’une conception étendue de l’écologie, comprenant l’histoire culturelle et socio-politique aussi bien que celle des ressources naturelles. Il propose une déconstruction – reconstruction critique de nos manières d’habiter. Bien que très engagé contre la privatisation des ressources et notamment de l’eau, son travail cherche avant tout à analyser comment nos comportements sont conditionnés par le marché et s’interroge sur la base de son propre statut, son « rôle et sa responsabilité envers l’institution et l’exposition ». Depuis quelques années il participe à toutes les grandes expositions internationales sur les questions écologiques et climatiques.
La démarche de Tue Greenfort consiste à mettre en évidence nos mauvaises pratiques énergétiques en utilisant l’espace d’exposition lui-même comme microcosme de référence. Il intervient au sein du fonctionnement de l’institution et intègre son oeuvre dans l’infrastructure du bâtiment. La grande question de Tue Greenfort est de savoir si l’art peut changer la donne.
« L’art a la capacité d’élaborer et d’ouvrir le discours sans être étiqueté et classé comme telle ou telle faction politique. Il peut s’appuyer sur un système plus complexe de références et plus interdisciplinaire qu’une activité purement politique et définie comme telle. »
Parmi ses interventions exemplaires, Tue Greenfort a, dans exceding 2°C (Biennale de Sharjah, 2007), augmenté de 2° C la température du Sharjah Art Museum (normalement maintenue par la climatisation à des températures si basses que cela devient désagréable pour le public) pour toute la durée de la Biennale. L’argent économisé sur les dépenses d’énergie a été reversé à une association qui achète des parcelles de forêt amazonienne afin d’en garantir la protection.
Pour l’exposition Water shade of pale en 2005, il met en place un service de transport gratuit entre les différents lieux d’exposition à bord d’un minibus fonctionnant à l’huile de colza, carburant interdit en Allemagne. Même s’il admet que l’huile végétale n’est pas une alternative viable, il démontre que des solutions de rechange existent et doivent être prises au sérieux.
Dans l’exposition au Witte de With, en 2006, il invite l’institution à choisir un fournisseur d’électricité plus respectueux de l’environnement pendant la durée de l’exposition. Tue Greenfort a beaucoup travaillé autour de la question de l’eau en bouteille et des PET, dont la production d’un kilo recquiert 17,5 litres d’eau et 40 gr d’émission d’hydrocarbure.
Pour le Skulptur Projekte Münster 07, (photo), il crée une fontaine faite à partir d’un camion disposé dans l’un des points les plus romantiques du parc, chargée de pomper l’eau du lac artificiel de Munster pour lui ajouter du chlorure de fer. Depuis une dizaine d’années, le lac souffre de l’eutrophisation due à la monoculture intensive de viande dans le district. L’excès de phosphates dans l’eau provenant des champs traités engendre une prolifération d’algues toxiques. Le produit chimique que Greenfort introduit dans l’eau annule l’effet des phosphates. Avec cette fontaine, l’artiste rend simplement visible le processus de purification, qui se produit habituellement hors de la vue.
Né en 1973, à Holbæk, Danemark, Tue Greenfort vit et travaille à Berlin, Allemagne.
À propos de Tue Greenfort :
Sea Change est un programme artistique de recherche et d’expérimentation sur la côte et les îles de l’Ouest et du…
Rita Alaoui cherche à explorer, à repenser notre rapport au monde sauvage et à imaginer des connexions avec l’extraordinaire, orientant…
Les liens entre art et écologie fondent la recherche de l'artiste brésilienne Maria Thereza Alves.