Enquête : vers des musées écoresponsables, le nouveau numéro spécial du Quotidien de l’Art
Dans ce nouveau numéro, le Quotidien de l'Art s'intéresse à la façon dont le développement durable s'immisce dans les musées…
L’édition 2025 révèle une dynamique singulière : celle d’une écologie qui se construit autant par la culture et l’imaginaire que par la participation des habitants et une connaissance renouvelée du vivant.
Les collectivités montrent que préserver la biodiversité revient d’abord à retisser des liens : entre les milieux naturels, mais aussi entre les habitants et les paysages qu’ils habitent. À Villeneuve-d’Ascq, des choix fonciers ambitieux protègent des terres agricoles et des habitats sensibles ; dans la Métropole Nice Côte d’Azur, des passages à faune sécurisent les déplacements d’amphibiens et de petits mammifères ; en Côte d’Émeraude, la « Route du hérisson » réinvente la sensibilisation locale en invitant chacun à rendre visibles les présences animales du quotidien. Partout, les continuités écologiques s’accompagnent de nouveaux récits territoriaux et d’une attention renouvelée au vivant.
Cette transformation s’appuie aussi sur une véritable montée en puissance de la culture scientifique locale. Inventaires participatifs, suivis d’espèces et protocoles de sciences citoyennes deviennent des pratiques partagées. Dijon cartographie la qualité de ses sols, Strasbourg observe l’évolution de prairies urbaines sur plusieurs années, tandis qu’en Guadeloupe, vidéos en créole et bandes dessinées rendent la science accessible et sensible. Ces démarches offrent aux habitants de nouveaux repères et replacent la nature au cœur de la vie culturelle.
Les pratiques de gestion évoluent elles aussi vers davantage de sensibilité et de créativité. À Cap Atlantique, les marais salants intègrent des îlots de nidification pour les oiseaux migrateurs ; à Saint-Lunaire, l’ortie retrouve une place valorisée comme plante nourricière ; à Muttersholtz, une forêt devient un sanctuaire funéraire ; au Havre, les suivis naturalistes influencent la gestion horticole quotidienne. Ces initiatives montrent qu’une écologie efficace passe par des approches attentives, relationnelles et adaptées aux contextes locaux.
Protéger les espèces, c’est aussi transformer les imaginaires. À Saint-Chamas ou Gennevilliers, la préservation des chauves-souris redonne une valeur culturelle à la nuit et à l’obscurité. Au Père-Lachaise, la cohabitation entre renards, plantes spontanées et patrimoine funéraire invite à regarder autrement les présences non humaines. La culture – artistique, populaire ou scientifique – devient un outil puissant pour mieux comprendre, accueillir et partager la place du vivant.
Cette dynamique s’étend à l’ensemble de la société : balades interprétées, ateliers scolaires, festivals nocturnes, jardins partagés, lettres illustrées ou projets participatifs de comptage d’espèces. Les habitants prennent part à la transformation écologique, et la biodiversité devient peu à peu une composante familière de la vie quotidienne.
À travers la diversité des initiatives présentées, un fil se dessine : celui d’une société qui cherche à réapprendre à habiter, à ressentir, à comprendre et à transmettre. Le recueil Culture(s) & Biodiversité 2025 montre que la biodiversité n’est plus seulement un enjeu écologique : elle devient un fait culturel, un moteur d’invention territoriale, une source de récits et d’émotions partagées. Plus qu’un panorama d’actions, il esquisse une vision : celle d’un futur où les territoires inventent, ensemble, une véritable culture du vivant.
Dans ce nouveau numéro, le Quotidien de l'Art s'intéresse à la façon dont le développement durable s'immisce dans les musées…
Découvrez les quatre carnets de navigation des traversées de L'Étang de Berre, regroupant récits, jeux et textes d'auteurs sur cet…
Cet ouvrage analyse la façon dont certaines oeuvres photographiques donnent à réfléchir et s'inscrivent de façon féconde dans le débat…