L’art et les fins de l’écologie
De la « Terre en danger » au droit à la survie... Par Yates McKee
Introduction : Une politique publique contre la fragmentation des habitats
Répondant aux demandes de scientifiques et d’associations environnementales, le Grenelle de l’environnement a souligné en 2007 le rôle de la fragmentation des habitats dans l’érosion de la biodiversité. Une nouvelle politique publique a alors été mise en place en France par le Ministère de l’environnement, la Trame verte et bleue (TVB, www.trameverteetbleue.fr ). Son but est de préserver et restaurer une trame spatiale correspondant à un réseau écologique fonctionnel, à trois échelles territoriales : nationale, régionale, locale. Les continuités écologiques qui forment ce réseau sont elles-mêmes constituées de réservoirs de biodiversité et de corridors. La TVB reprend ainsi des concepts issus de l’écologie des paysages (ex : Keitt et al., 1997 ; Henein & Merriam, 1990 ; Pulliam, 1988 ; Forman & Baudry, 1984, et voir les Regards n°6 et RO4). Les réservoirs de biodiversité servent de lieux de vie et de reproduction, tandis que les corridors sont dédiés aux déplacements des espèces entre ces sites.
Au plan opérationnel, pour définir chaque trame territoriale, réservoirs et corridors écologiques doivent être identifiés pour différents milieux ou types d’habitats, dans le territoire considéré. Le Code de l’environnement en liste cinq au minimum : les milieux ou habitats boisés, ouverts, humides, aquatiques (cours d’eau), auxquels s’ajoute le cas échéant une sixième catégorie, celle des milieux littoraux. La TVB résulte ainsi de la compilation de réseaux écologiques par types d’habitats, appelés « sous-trames ».