Le livre est-il écologique ? Matières, artisans, fictions
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La Fiction réparatrice d’Émilie Notéris relève d’une approche queer qui emprunte à la théorie et à la fiction.
« Déjouer le genre de nos imaginaires est l’un des projets des Cultural Studies dans la perspective desquelles s’inscrit La Fiction réparatrice. Il ne s’agit plus seulement de dire que les manières de penser et les représentations diffèrent en fonction des socialisations genrées mais de saisir la façon dont les images, les mythes et les récits agissent sur la texture affective du monde social. Imaginaire et fiction ne constituent pas des univers parallèles, mais sont le réel par lequel se recomposent et se légitiment l’ordre, la norme ou, comme l’invite Émilie Notéris, le désordre. » Extrait de la préface de Mélanie Gourarier
Au cœur de cette mosaïque, la coupure entre théorie et fiction est ici l’objet d’un réassemblage dont la formule se résumerait ainsi : si la théorie queer est une science-fiction, réciproquement c’est dans la science-fiction, de la culture visuelle et des mythologies contemporaines que se tressent hypothèses, pistes et figures en réponse aux interrogations théoriques et politiques de notre temps.
Il s’agit donc, non de faire de quelques histoires le prétexte ou l’illustration de théories préexistantes, mais de penser à même les images, à même les récits et les personnages qu’elles-ils déploient, pour soigner les coupures que nous infligent les idées. Non que cette réparation soit toujours rassurante, tant elle doit convoquer contre la férocité des assignations identitaires des puissances étranges ou fantomatiques : après tout, lorsque Philippe Descola évoque ce qui résiste au naturalisme épistémologique des modernes, c’est un film fantastique qu’il projette sur l’écran de la théorie (« De la multitude des chambrettes abritant des cultures particulières dégouttent au rez-de-chaussée des infiltrations bizarres, fragments de philosophies orientales, débris de gnoses hermétiques ou mosaïques d’inspiration New-Age, assurément sans gravité, mais qui polluent ça et là des dispositifs de séparation entre humains et non-humains »). Si l’on ira chercher souvent du côté des fictions inquiétantes et des films de terreur, ce n’est donc pas par fascination pour la destruction qu’ils mettent en scène, au contraire : il s’agit de chercher, dans les tressaillements de la sensibilité, un levier pour faire bouger les identités de genre et les partages conceptuels institués.
La Fiction Réparatrice d’Émilie Notéris, Éditions Supernova
Publication Mai 2017
Plus d’informations sur : www.supernovaeditions.com
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